Ce dimanche, de nombreux Jurassiens se mettent en route pour Lourdes où ils retrouveront des centaines de pèlerins de Suisse romande et bien sûr du monde entier ! Mais pourquoi partir à Lourdes ? Témoignage d’une participante novice devenue « multi récidiviste » !
Avant mon premier pèlerinage, je ne savais pas très bien pourquoi je me rendrais à Lourdes. Je crois que je voulais savoir pourquoi tant de monde va à la grotte de Massabielle. Et surtout pourquoi, lorsque je leur demandais ce qu'ils ressentaient, les gens me répondaient : je ne peux pas te dire, il faut le vivre pour le comprendre.
Depuis, je suis montée trois fois dans le train du pèlerinage diocésain et je suis autant empruntée que les personnes que j'avais questionnées. Qu'est-ce que l'on ressent lorsqu'on se rend à Lourdes ?
En mai 2016, j'embarque dans le train de 7h pour un voyage d'environ 12 heures. Je pense que je vais m'ennuyer à mourir, enfermée dans un wagon, avec en prime le mal du transport. En fait, il n'en est rien, le pèlerinage débute réellement dès l'entrée dans le train. Le trajet est l'occasion de prendre le temps de la discussion, de la prière, du partage du pique-nique embarqué, de faire un petit somme, d'apprendre à connaître les personnes qui sont dans la même voiture.
Je pense à ma famille, à mes amis et connaissances qui m'ont confié leurs intentions de prière. Et sans que je ne m'en aperçoive, même si les paysages ont changé depuis le début de mon voyage – j'ai vu défiler lacs et montagnes suisses, plaines et côtes françaises, mer et pied des Pyrénées – j'arrive à la gare de Lourdes.
De là, je ne m'imagine pas que deux kilomètres plus bas s'ouvre le sanctuaire et qu'en y entrant je serais tant bouleversée. J'ai hâte de me rendre dans ce lieu rempli de mystère, j'imagine ce qui m'attend, je pense que ce sera une sensation très forte.
Je me trompais, c'est encore plus fort et plus surprenant que tout ce que j'aurais pu supposer. Je me souviendrai toute ma vie de cette force "miraculeuse" qui m'a envahie lorsque j'ai regardé la Vierge couronnée qui surplombe l'esplanade du sanctuaire et le meilleur est encore à venir, ce n'est que le premier jour qui s'achève lorsque je me couche dans ma chambre d'hôtel.
Réveil, pas trop tôt. Après le petit déjeuner, où j'ai retrouvé avec un immense plaisir les personnes avec lesquelles j'avais décidé de voyager, nous nous rendons ensemble au sanctuaire. Les amis qui nous accompagnent, mon mari et moi, sont des fidèles du pèlerinage. Ils nous guident dans les différents lieux où se dérouleront les différents événements importants du séjour. Puis nous nous rendons dans une petite salle pour vivre notre premier chapelet à Lourdes. Un moment marquant pour la "novice" que je suis. Encore une fois, je ressens des sensations mystérieuses, bouleversantes et très difficiles à décrire. Ce lieu serait-il magique ?
Je pense que oui mais une magie spirituelle pleine de dévotion à cette Belle Dame que nous sommes tous venus remercier dans ce haut lieu de miracles.
Après le chapelet, passage à la grotte, comme à chaque fois mon émotion est acérée, des larmes incontrôlables coulent le long de mes joues et je suis remplie d'une grande joie.
Ensuite, nous passons au robinet boire cette eau si pure et tellement bonne. Je ne suis pas venue à Lourdes pour guérir d'une maladie physique, mais pour fortifier ma foi et à chaque gorgée de cette eau mon cœur s'ouvre un peu plus.
Evidemment, chaque jour du pèlerinage je me rends à une eucharistie dans les différentes célébrations proposées dans le sanctuaire. Pour moi, la messe internationale, qui a lieu à la basilique souterraine St-Pie X, revêt un caractère exceptionnel. Ce défilé de bannières colorées et de tous ces prêtres est un témoignage réjouissant de la ferveur catholique.
Je ne peux parler de Lourdes sans me remémorer les moments conviviaux partagés autour de la table, ou de l'apéro quotidien, ou encore au coin d'une rue. J'ai appris à connaître des personnes exceptionnelles durant mes trois pèlerinages. Plusieurs d'entre elles sont devenues des amies. Les échanges sont riches et simples. Je n'ai pas d'appréhension à me dévoiler telle que je suis, croyante. À Lourdes, tout le monde parle le même langage, celui des chrétiens et les relations ne sont pas biaisées par crainte d'être jugés.
Je terminerai ce témoignage en vous parlant de la grotte de Massabielle. Ce lieu, je l'ai vu des centaines de fois, à la télévision, sur des images, mais je ne l'avais jamais senti. Le traverser met tout en éveil : le goût, le toucher, la vue, l'ouïe, l'odorat. C'est pour se renouveler en tant que chrétien que l'on suit le message de la Vierge Marie : "Qu'on vienne en procession".
Bon pèlerinage à ceux qui partent ! Cette année je ne serai pas du voyage, mais je sais que je serai dans les valises de ceux à qui j'ai demandé de prier pour moi.
Laurence Meyer, auxiliaire pastorale
Unité pastorale des Sources