Animatrice pastorale fraîchement diplômée de l’Institut romand de formation aux ministères (IFM) à Fribourg, Brigitte Latscha est actuellement engagée à 40% dans les Unités pastorales Sainte-Marie (Courfaivre) et Sainte Colombe (Bassecourt), avec un mandat supplémentaire de 30% – pour l’année pastorale 2017-2018 – aux Sources, à Porrentruy. Au cours d’un entretien, Brigitte revient sur son travail de diplôme à l’IFM, inspiré de sa réflexion personnelle sur la nécessité d’implanter des rencontres d’éveil à la foi enfants-parents dans le Jura pastoral. Mariée depuis vingt-trois ans, mère de quatre enfants âgés de 22 à 16 ans, Brigitte Latscha se rapproche gentiment de la cinquantaine. A l’entendre, elle a toujours été «impliquée», d’une façon ou d’une autre en Eglise, notamment comme bénévole en catéchèse familiale. Avant d’entreprendre sa formation d’animatrice pastorale à l’IFM à Fribourg, Brigitte était assistante en pharmacie et avait achevé le parcours de formation d’animatrice laïque (FAL 2011-2014) proposé par le Service du cheminement de foi du Jura pastoral. Votre travail de diplôme s’intitule : « Merveilles que tu es, toi l’enfant qui t’éveilles! Merveilles que tu es, toi le parent qui veilles, t’éveilles ou te réveilles! Émerveillons-nous de la spiritualité des tout-petits ».
Pour faire plus court, quel a été le fondement de ce travail ?
En tant que maman dans l’Unité SaintGermain (Brigitte habite à Courcelon), je me suis rendu compte qu’il n’y avait rien au niveau de l’éveil à la foi pour les tout-petits. Avec mes propres enfants, j’ai juste vécu du partage de la Parole pendant les célé- brations eucharistiques que j’ai coanimées. C’est véritablement l’émerveillement dans les yeux d’un enfant – lorsque j’étais béné- vole – qui a été le point de départ de ce travail réalisé en deux parties. Un dossier axé sur la spiritualité des enfants de 0 à 6 ans, mais uniquement des 3 à 6 ans pour ce qui concerne les rencontres d’éveil à la foi. Pourquoi en deux parties? La première partie présente et met en valeur l’importance et la capacité spirituelle du petit enfant grâce aux travaux de recherche les plus récents, notamment ceux de la théologienne Elaine Champagne, qui a publié le livre «Reconnaître la spiritualité des tout-petits»; mais aussi de René Soulayrol, célèbre pédopsychiatre; ou de Rebecca Nye qui a également signé un ouvrage important pour comprendre et accompagner «La spiritualité de l’enfant». Pour la seconde partie, j’ai souhaité analyser les besoins des Unités pastorales et des familles des petits enfants, âgés de 3 à 6 ans, afin de démontrer l’intérêt des rencontres d’éveil à la foi, d’autant qu’actuellement il y a très peu de groupes actifs dans le Jura pastoral. Comment avez-vous cerné les attentes des parents? Les tout-petits vivent une forme de spiritualité profane, c’est un fait. Mais ce que je voulais révéler, c’est la spiritualité des enfants de 0 à 6 ans dans une relation parent-enfant. C’est ce que j’ai tenté de démontrer dans les rencontres d’éveil à la foi que j’ai animé dans les UP Sainte-Marie et Sainte-Colombe durant ma formation… histoire de mettre en pratique ma théorie. En marge de ces rencontres, j’ai adressé un questionnaire à des parents, soit environ 180 familles domiciliées dans les UP Sainte-Marie et Sainte-Colombe, qui avaient baptisé leurs enfants. Le dépouillement des 80 questionnaires qui m’ont été rendus, indique que les parents ont du plaisir à partager des moments de proximité, de contact direct avec leurs enfants. Est-ce que vous avez été surprise par les réponses formulées par les parents? Ce qui m’a surpris, c’est d’avoir reçu en retour plus de 42 % des questionnaires e nvoy é s . Je pensais en récupérer seulement un tiers. Je voulais savoir ce que les parents attendaient, d’autant que tout est parti d’une intuition personnelle. Ce qui ressort… ce que les familles attendent de l’Eglise, ce sont principalement les sacrements et que l’Eglise catéchise leurs enfants. Dans plus de 50% des réponses reçues, les familles attendent aussi que l’Eglise les accompagne à travers le cheminement de foi de leurs enfants. Comment les enfants vivent-ils ces rencontres d’éveil à la foi? L’enfant à une capacité d’émerveillement en lui, portée par un imaginaire fantastique… c’est ce qui lui donne la faculté de croire au Père Noël, par exemple. Pour lui c’est vrai. Du coup, chaque enfant se fait ses propres images de Dieu, de Jésus ou du paradis en fonction de son environnement familial. Il commencera à se poser des questions sur ce que l’on ne voit pas vers l’âge de six ou sept ans. Mais ça, c’est un autre chapitre. Pour son travail de diplôme, Brigitte Latscha avait mis en place un groupe d’éveil à la foi dans les Unités pastorales SainteMarie et Sainte-Colombe. Actuellement ce groupe est toujours actif: il rassemble une douzaine de familles pour cinq rencontres par année… ou quand une intuition porte du fruit. Pascal Tissier