10 jours après la fête de la Pentecôte, les catholiques célèbrent « la Fête-Dieu ». Dans les cantons catholiques (en Romandie : Jura, Fribourg, Valais), ce jeudi est férié…c’est dire l’importance que la communauté catholique donne à cette fête.

Qu’est-ce que c’est ?

On appelle « Fête-Dieu » la « Fête du Corps et du Sang du Christ ». Avant de mourir, Jésus, Dieu fait homme, a voulu laisser à ses disciples un signe visible de sa présence parmi nous : en prenant du pain et du vin, il a dit : « prenez, mangez, buvez, ceci est mon corps, ceci est mon sang. Vous ferez cela en mémoire de moi ». A chaque messe, nous faisons « cela en mémoire de lui » ; les catholiques croient donc que « ceci est son corps et son sang ». La Fête-Dieu est une manifestation publique de cette foi en l’eucharistie.

Pourquoi ?

Pour comprendre la Fête-Dieu, il importe de comprendre ce qu’est un « sacrement ».  Un sacrement est le signe visible d’une réalité invisible. Dieu personne ne l’a jamais vu, mais Jésus a dit : « celui qui me voit, voit Dieu ; celui qui m’écoute, écoute Dieu ; celui qui m’accueille, accueille Dieu ; celui qui me rejette, rejette Dieu… ». La personne de Jésus, né il y a 2019 ans et mort il y a 1986 ans, en Palestine, est en quelque sorte « le » Sacrement par excellence : en lui, le croyant a reconnu Dieu fait homme, alors que beaucoup ne l’ont pas cru, c’est pourquoi il a été mis à mort. Après sa résurrection, Jésus a disparu au regard des gens…dès lors, comme signe visible de sa présence, nous avons la chance d’avoir son « Corps et son Sang » sous la forme concrète du pain et du vin consacrés, comme il nous a dit de le faire. Evidemment, chacun est libre de croire ce qu’il veut, les catholiques croient en la présence réelle de Jésus, sous cette forme du pain et du vin consacrés. Il va de soi que Dieu étant un esprit, ne peut donc pas être dans un endroit plutôt qu’à un autre ! Mais l’eucharistie se situe dans la logique de l’Incarnation, dans laquelle Dieu s’est « fait voir » par un homme, Jésus, puis, après sa résurrection et son ascension, par le pain et le vin consacrés.

Comment ça se passe ?

La tradition catholique a eu le souci de « montrer » le Corps et le Sang du Christ, en portant le Pain consacré en procession à travers les rues des villes et des villages. Les fidèles manifestaient leur foi en les décorant par des fleurs, des drapeaux, des oriflammes… Actuellement, la tendance est moins à la procession qu’à la célébration de la messe à l’extérieur de l’église, dans un endroit qui peut rassembler tous les fidèles, et qui manifeste, aux yeux de tous, la foi en la présence réelle de Jésus dans l’eucharistie. L’idée est aussi de manifester que tous les fidèles qui communient au Corps du Christ sont, ensemble, « le Corps du Christ », l’Eglise. Et c’est pourquoi cette célébration se fait généralement dans un climat de convivialité. Chaque unité pastorale se fait un honneur de célébrer cette fête avec ferveur et conviction.

Abbé Pierre Girardin, Porrentruy