Dimanche 25 septembre dernier, la Société Sainte-Cécile de Courtedoux a fêté son centenaire, festivités reportées d’une année en raison de la pandémie.
Au cours d’un office solennel plein de ferveur et de reconnaissance, rehaussé par les chants de la Sainte-Cécile accompagnée à l’orgue par Mme Véronique Marmy, et présidé par M. l’Abbé Jean-Pierre Babey, entouré de l’Abbé Nicolas Maillat (enfant de Courtedoux) et des agents pastoraux de la paroisse Saint-Martin, 6 personnes méritantes ont été mises à l’honneur et récompensées pour 50, respectivement 40 ans de fidélité au chant sacré. A l’issue de la cérémonie, un repas a réuni les participants à la salle St-Martin.
C’est le 13 février 1921 qu’un groupe de 28 messieurs fonde la Société Sainte-Cécile de Courtedoux dont le but est l’animation des offices dominicaux. On peut supposer que les messes en ce temps-là étant dites en latin, le chant grégorien y tient certainement une large place.
La grande majorité des chorales d’Eglise se composent à l’époque uniquement de voix d’hommes !
Sous l’impulsion de sa présidente, Mme Ginette Guenin, une plaquette-souvenir a été éditée pour ce centenaire, retraçant les grands événements qui ont jalonné ce siècle d’existence, et pour laquelle tous les procès-verbaux ont été relus afin d’en extraire les moments importants, marquants, parfois cocasses. Ainsi, les premières promenades dont l’une, en 1924, se résume à visiter les 4 cafés du village ! Une autre, en 1931 conduit les chantres aux Esserts avec un déplacement en char pour le prix de 25 ct par personne ! A côté des activités usuelles d’un choeur d’Eglise, il y eut durant de longues années la montée des choristes sur les planches afin d’offrir une pièce de théâtre fort appréciée des habitants du village. Ces représentations théâtrales ainsi que les lotos furent interdits par la police durant les années de crise. Au seuil de la 2ème guerre mondiale, on ressent parfaitement la peur du conflit qui s’annonce. Un procès-verbal précise : «C’est au bruit des canons que s’ouvre l’année 1940 et les années qui suivront seront tristes de douleurs, dans un monde déchaîné ».
En 1962, l’ouverture du Concile Vatican II amène une réforme liturgique qui engendre pour les chorales une série de transformations importantes : passage du latin à la langue vivante notamment. C’est en 1971 seulement que les dames sont intégrées pleinement à la société, après plusieurs votes très sérieux (bulletins rentrés, valables, blancs, etc). En 1967, le directeur de l’époque fait appel aux jeunes filles, uniquement pour les fêtes, et enfin, en 1971 ces messieurs acceptent une admission définitive des dames : la société Sainte-Cécile de Courtedoux devient un choeur mixte.
Quatre d’entre elles ont donc été récompensées le 25 septembre par la distinction papale Bene Merenti pour 50 ans de fidélité, et deux dames ont reçu un diplôme diocésain pour 40 ans d’assiduité.
Forte encore de 17 membres, la Société Sainte-Cécile de Courtedoux, dotée d’un esprit d’amitié et de solidarité, est bien consciente du futur incertain réservé aux chorales d’Eglise, fortement marquées par le manque de relève. Néanmoins, les membres gardent foi en l’avenir. Ayant toujours grand plaisir à se retrouver, ils espèrent encore de belles années pour cette société qui leur est chère.